Ce mois-ci on vit une histoire d'amour moderne, une histoire d'amour futuriste et une histoire de monstre qui fait peur histoire de varier un peu !
Rappel du concept : je vous présente chaque premier vendredi du mois des lectures que je trouve sympa et que je vous conseille d'aller lire en piochant dans mes lectures du mois (ou de livre dont j'ai envie de parler) ! Évidemment c'est totalement subjectif, ça dépend de mes goûts à moi en termes de lecture et donc aussi de vos goûts à vous !
La fille dans l'écran de Manon Desveaux et Lou Lubie
Il s'agit d'une BD assez originale dans sa structure : deux autrices ont écrits cette BD, mais pas comme à l'accoutumée avec une au scénario et une au dessin, non, chaque à coécrit et dessiné des pages. La BD est construite intégralement en regard avec deux styles différents d'une page à l'autre correspondant aux deux personnages principaux de l'histoire.
Sur la page de gauche, quasiment en noir et blanc, nous suivons Coline (dessinée par Manon Desveaux). Elle vit en Bretagne, elle rêve de devenir autrice de bande dessinée mais a quelques soucis de stress et de confiance en elle.
Sur la page de droite, tout en couleur, nous trouvons Marley (dessinée par Lou Lubie). Elle vit au Québec, elle rêvait de devenir photographe, elle a quitté la France pour le Québec pour sa passion de la photo, mais elle a fini par laisser sa passion de côté pour une vie plus stable de serveuse.
Coline découvre des photos que Marley a prise au Québec qui colleraient parfaitement à ce qu'elle souhaite faire dans son projet de roman jeunesse. Coline décide alors de contacter Marley pour lui demander si elle peut utiliser les photos comme référence pour ses dessins. Les deux femmes vont alors commencer à discuter, puis découvrir la vie de l'autre, jusqu'à se rencontrer physiquement alors que Marley revient en France pour des vacances.
Toute l'histoire se construit en suivant sur une page Coline, l'autre Marley, toujours avec deux styles suffisamment différent pour coller à l'état d'esprit assez différent des deux personnages mais suffisamment proche pour s'accorder. Les deux autrices ont mêmes été jusqu'à entremêler les styles dans les mêmes pages pendant la période où Marley se trouve en France.
Si je ne pouvais vous conseiller qu'une chose : foncez ! C'est du génie, j'ai adoré cette bande dessinée que j'ai découverte par hasard. Si les autrices passaient ici un jour : juste merci pour cette bande dessinée, vous êtes des génies, continuez comme ça !
Chobits de Clamp
C'est un manga du studio Clamp – studio assez connu pour n'être composé que de femme et avoir produit bon nombre de série – que j'affectionne particulièrement. On y découvre Hideki, un étudiant de prépa qui ne connait pas grand-chose aux relations humaines ni aux ordinateurs, qui ramasse dans les poubelles un ordinateur humanoïde et le ramène chez lui sans trop savoir ce qu'il fait.
Nous sommes face à un univers où les ordinateurs personnels sont partout, mais ils n'ont plus la forme de laptop ou de tour, mais d'androïde féminin. On en trouve à taille humaine, des qui font une 20-30aine de centimètre et d'autres de poche. Dans tous les cas ce sont des ordinateurs dotés d'une apparence humaine, avec des imitations de réaction humaine.
On s'en doute que notre pauvre Hideki va finir par tomber amoureux de Chii, l'ordinateur qu'il a trouvé au début de l'histoire. Mais l'histoire ne se résume pas qu'à ça : outre les quelques scènes un peu tendancieuses mais totalement comique (due au fait que Chii ait un corps féminin mais agit globalement comme un enfant de 3 ans qui ne comprendrait pas le monde, surtout par rapport aux vêtements et au fait les garder), on trouve toute une réflexion sur ce que c'est être humain, ce que c'est l'amour, est-ce qu'on ne peut aimer qu'un autre humain, etc. Sans compter que Chii serait un Chobit, un ordinateur légendaire.
C'est pour moi une histoire culte, que j'aime relire régulièrement. Les huit tomes de la série se dévorent très bien, surtout avec les dessins de Clamp qui sont magnifiques !
Je suis ta nuit de Loïc Le Borgne
Étant enfant on a tous eux peur du noir et des monstres qui s'y cachaient. Imaginez maintenant que la nuit puisse s'incarner en un monstre que rien ne peut arrêter. Un monstre qui nous poursuivrait (dans la peau d'un adolescent de Bretagne) pendant tout un roman sans que jamais on ne nous le décrive vraiment, laissant libre cours à notre imagination pour qu'il se grave de manière la plus effrayante possible.
C'est ce qu'à fait Loïc Le Borgne dans ce roman. Il nous décrit tantôt la vie des adolescents dans les années 80, tantôt leur combat contre le Bonhomme Nuit.
J'avais lu ce roman au collège (il y a longtemps donc) et je l'ai relu récemment. Je ne l'ai pas du tout pris avec le même regard, et je l'ai trouvé encore mieux qu'à l'époque bien qu'assez différemment : mon regard d'adulte m'a permis de comprendre que Loïc Le Borgne a mis plusieurs niveaux de lecture à son roman, si bien qu'on peut passer un peu côté étant adolescent sans pour autant ignorer totalement ces aspects. En effet sous couvert de lire adolescent épouvante, l'auteur en profite pour évoquer des sujets plus profonds comme le harcèlement scolaire ou les agressions sur mineurs. J'en suis même arrivé à me poser la question vu comment est écrit le roman si tout n'est pas issu de l'imagination d'un des adolescents…
Un livre dans la lignée de ce qu'à produit Stephen King avec Ça, qui nous happe très vite pour nous relâcher à la fin de l'histoire.
Maintenant, lâchez vos claviers et bonne lecture !